CONJONCTURE COVID-19

Par PRL INVEST — dans Conjoncture — 7 avril 2020

07

Avr
2020

La crise sanitaire était-elle prévisible ? Quels sont les précédents ? La santé est aujourd’hui prioritaire sur l’économie ! Quelles seront les conséquences économiques et financières ? Que convient-il de faire ? Un mal pour un bien ? Que se passera-t-il le jour d’après ? Autant de questions sur lesquelles nous tentons de vous apporter un éclairage différent.

Cela n’aura échappé à personne, nous traversons une période très difficile à laquelle nous n’étions pas préparés et que personne ne voulait imaginer, même si de très rares responsables comme Bill Gates nous avaient mis en garde.

L’OMS a officiellement reclassé le COVID-19 en pandémie, le mercredi 11 mars 2020. Une décision prise en raison des niveaux alarmants de propagation et de gravité du coronavirus dans le monde. Nous sommes donc passés d’une épidémie chinoise à une pandémie mondiale en quelques semaines.

Pour tenter d’enrayer la propagation du virus de nombreux pays ont adopté une mesure drastique, le confinement obligatoire. La santé est devenue prioritaire sur l’économie !

Cette situation inédite nous oblige à nous poser certaines questions :

– Quelles conséquences pour l’économie mondiale et pour votre patrimoine ?

–  Le monde d’après le COVID-19 sera-t-il différent … ?

Le  grand-père de Donald Trump victime de la grippe espagnole en 1918

UN PEU D’HISTOIRE

Le COVID-19 n’est pas le premier virus, et il ne sera pas le dernier, à faire des ravages sur notre planète.

La pandémie de la peste noire a sévi en Asie, au Moyen-Orient, au Maghreb et en Europe. Elle se déclare pour la première fois en 1334 dans la province de Hubei en Chine… Selon certaines sources, la peste aurait fait plus de 25 millions de victimes en Europe, ce qui correspond environ à la moitié de la population européenne de l’époque et 25 millions de morts dans le reste du monde, notamment en Chine, en Inde, en Égypte, en Perse et en Syrie.

La grippe espagnole, maladie causée par une souche de type A-H1N1 particulièrement violente, est une pandémie qui a contaminé plus d’un tiers de la population mondiale entre 1918 et 1919. Elle aurait tué, selon l’Institut Pasteur, plus de 50 millions de personnes, soit 5 fois plus que lors des batailles de la Première Guerre mondiale. Très peu de régions dans le monde ont échappé à cette pandémie. Parmi les victimes célèbres de la terrible maladie, le président américain Woodrow Wilson, le poète français Guillaume Apollinaire et l’écrivain français Edmond Rostand, l’artiste autrichien Egon Schiele ou encore l’économiste et sociologue allemand Max Weber. Et le grand-père de l’actuel président américain, Donald Trump.

Le SIDA a provoqué 32 millions de morts à travers le monde depuis 1981, selon le Programme commun des Nations Unies sur le SIDA.

Le choléra est décrit pour la première fois par un officier de Vasco de Gamma en 1503. Au total, on comptabilise 7 pandémies de choléra qui ont tué et tuent encore aujourd’hui des millions de personnes. Actuellement, l’OMS estime “à près de 3 millions le nombre de cas et à plus de 95 000 le nombre de décès dus à cette maladie chaque année dans le monde” dont « plus d’un million de cas de choléra au Yémen depuis avril 2017 ».

La variole a été un fléau pour l’humanité pendant des millénaires. Au 18ème siècle elle tuait un enfant sur dix en France et en Suède. Au 20ème siècle, le virus a entraîné la mort de 300 à 500 millions de personnes à travers le monde. Grâce aux campagnes de vaccination mondiales, la variole a été éradiquée en 1980, selon l’OMS. C’est la première maladie à avoir été combattue par des actions concertées et ciblées à l’échelle mondiale.

 « Un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre » – Winston Churchill.

En 1957, en un seul automne, la France eut à déplorer 15 000 à 20 000 morts provoqués par une pandémie de grippe venue encore (!) de Chine, la grippe asiatique, et entre 1968 et 1970, la grippe de Hong kong a tué environ 1 million de personnes dont 25 000 victimes en un mois en France !

Privilégier les actions et bien comprendre le risque sur les fonds euros de vos contrats d’assurance vie

QUELLES CONSÉQUENCES SUR LE PLAN ECONOMIQUE ET FINANCIER

Il est particulièrement difficile, et souvent inutile, de communiquer dans le contexte actuel. Nous sommes inondés d’informations, quelquefois contradictoires, et nous n’avons pas la compétence pour parler de ce que nous ne connaissons pas. Nous ne savons pas plus que vous, si un traitement efficace et un vaccin seront rapidement disponibles pour arrêter ce fléau, ni combien de temps durera cette situation de confinement.

On peut toutefois se poser des questions légitimes : quelles seront les conséquences de cette crise sanitaire sur le plan économique et financier ? Certains imaginent le pire.

Le CAC 40 qui avait passé la barre symbolique des 6000 points fin décembre est tombé sous les 4000 points mi-mars.

Un titre comme TOTAL qui s’échangeait au-dessus de 50 € début janvier a touché un point bas à 21,12 € le 19 mars avant de rebondir à 33,53 € à la clôture des marchés du 3 avril.

Le baril a touché un point bas à 21 $ contre un cours de 66 $ au 1er janvier ! L’OPEP devrait finalement trouver un accord avec la Russie pour réduire la production et soutenir les cours.

Les plus optimistes et les plus téméraires considèrent qu’il s’agit d’une opportunité pour investir à moindre coût.

Certains secteurs comme le tourisme ou le transport seront très certainement plus touchés que d’autres. Qui seront les perdants ? Qui seront les gagnants ? Il est bien évidement trop tôt pour répondre à ces questions.

Même si cette crise est inédite, nous avons malheureusement déjà traversé des crises majeures ces vingt dernières années : éclatement de la bulle internet (2000), attentats du 11 septembre (2001), crise des « subprimes » (2007), crise grecque (2009), crise pétrolière (2014/2015). Elles ont toutes été effacées dans des délais qui aujourd’hui nous semblent courts… Nous savons seulement que tout est mis en œuvre pour trouver des solutions mais personne ne sait combien de temps cela prendra.

En novembre dernier nous évoquions le fait que « nous vivons depuis plusieurs années dans un contexte économique pour le moins compliqué » allant même jusqu’à dire que « des Cassandre nous prédisent régulièrement l’effondrement des marchés financiers. Bien entendu, nous ne pouvons pas exclure une telle éventualité mais si elle se produisait, il faut avoir à l’esprit que tous les placements seraient impactés, y compris les placements considérés comme prudents, y compris l’immobilier, y compris les fonds Euros des contrats d’assurance-vie. ». Nous n’imaginions pas évidemment qu’un virus chinois allait faire plonger les marchés financiers, mais notre propos de novembre est plus que jamais d’actualité…

Les rendements des fonds euros, en baisse régulière depuis plusieurs années, ne vont certainement pas s’améliorer dans le contexte actuel, bien au contraire ! De là à imaginer des rendements sous la barre symbolique de 1,00% en 2020, il n’y a qu’un pas … !

Il ne faut par ailleurs pas perdre de vue les dispositions de la loi Sapin II en cas de crise financière grave. Elles offrent à l’État la possibilité de “suspendre ou restreindre temporairement” les retraits ou de limiter les rachats, arbitrages, ou avances des titulaires de contrats d’assurance vie en euros…

Les produits structurés comme une alternative possible. Profiter de la baisse des cours pour arbitrer vos PEE.

QUE FAIRE ALORS ?

Nous insistons régulièrement sur l’intérêt et même la nécessité de renforcer vos investissements en fonds actions. C’est clairement plus risqué, cela entraîne une volatilité plus importante, mais c’est à terme la seule solution pour espérer obtenir une revalorisation de votre épargne. C’est plus que jamais vrai aujourd’hui.

Au-delà du fait que les plus audacieux peuvent profiter de la situation et de la volatilité des marchés, les périodes de crise sont bien évidemment idéales pour investir avec un objectif moyen/long terme. La branche Gestion de Fortune de la banque d’affaires américaine Goldman Sachs estime que c’est “le bon moment pour revenir sur les marchés d’actions” avec un horizon de 12 à 18 mois.

C’est également l’occasion d’investir, pour ceux qui sont déjà familiarisés avec ce type de placement, ou de les découvrir, pour ceux qui ne les connaissent pas encore, sur des produits structurés. Vous investissez avec un rendement potentiel connu à l’avance, avec une protection à la baisse pouvant aller, par exemple, jusqu’à -50% ! Une alternative aux fonds euros à considérer sérieusement.

Pour ceux qui possèdent des avoirs au sein d’un Plan Epargne Entreprise (PEE), la période actuelle constitue une opportunité de pouvoir sortir les titres avec des prélèvements sociaux très fortement réduits, voire nuls, pour souscrire un contrat d’assurance spécifique qui vous permettra de rester investi sur le titre de votre entreprise dans une enveloppe fiscale plus avantageuse en termes de transmission. Une solution particulièrement efficace pour protéger sa famille.

La volatilité risque d’être encore importante dans les prochaines semaines et dans les prochains mois notamment parce que les États-Unis ont tardé à prendre des mesures. Le premier cas connu de COVID-19 aux États-Unis a été signalé le 20 janvier 2020 et aujourd’hui les États-Unis comptent le plus grand nombre de cas au monde. Le système de santé américain est loin d’avoir la capacité de faire face à cette situation. Une situation pour le moins inquiétante pour le pouvoir en place en pleines primaires et à quelques mois des élections présidentielles.

Construire un monde meilleur

A QUELQUE CHOSE MALHEUR EST BON

La réalité étant un modèle complexe, le mal serait nécessaire pour atteindre le bien.

Le virus met en lumière un paradoxe particulièrement étonnant. Une pandémie est l’exemple même d’un phénomène mondial. Il n’y a pas de vision plus évidente de la mondialisation qu’une pandémie. Eh bien la réaction mondiale à une pandémie sera peut-être une importante incitation à la « démondialisation » …

Nous avions peut-être oublié certaines vertus comme le civisme et la solidarité. Le coronavirus nous a permis de les découvrir ou de les redécouvrir.

Ce qui rend vraiment les gens heureux, finalement, dès l’instant où ils bénéficient un niveau de vie acceptable, n’est-ce pas en priorité la santé, la liberté dans les choix de vie, la générosité, et la chance d’avoir des amis sur lesquels ils peuvent compter ?

Alors, le coronavirus va-t-il changer nos habitudes ? Allons-nous de venir un peu moins égoïstes et changer nos habitudes pour construire un monde meilleur… ?

Qu’adviendra-t-il quand nous serons enfin autorisés à remettre le nez dehors ?

Le COVID-19 est-il un mal pour un bien ?

Le tsunami viral, qui contraint la moitié de l’humanité à s’enfermer finira bien un jour par arrêter sa course meurtrière. Mais comment nous réveillerons-nous de ce cauchemar ? Les pessimistes parient sur des convulsions sociales, les optimistes rêvent de solidarités nouvelles et d’un peu plus de sagesse.

Moins de transports, moins de pollution, moins de bruit. Des parents qui se transforment en enseignants. L’assistance aux personnes âgées et aux plus fragiles, le soutien au personnel de santé, aux services publics, aux forces de l’ordre, les effets positifs du coronavirus sont nombreux.

Nous allons peut-être consommer demain davantage de produits français, regarder différemment la caissière du supermarché, l’agent d’entretien ou le producteur local de fruits et légumes. Et tous ceux qui ont découvert les avantages du télétravail auront sans doute du mal à s’en passer totalement … !

« Dans la douleur du moment, on a tendance à penser que plus rien ne sera comme avant, mais il ne faut pas attendre que le système, lui, change radicalement… », observe l’historien Patrice Gueniffey. Combien de fois aura-t-on entendu qu’il y aurait un après 11-Septembre, une après crise des « subprimes », un après-Charlie… Qu’après chaque traumatisme, on ferait en sorte que les cataclysmes provoquent des salutaires prises de conscience. Et que, promis, juré, on bâtirait un monde meilleur…

Certains d’entre vous ont des proches qui sont directement touchés par ce virus.

Nous avons chez FININDEP 3 collègues atteints par le COVID-19, l’un d’eux actuellement en soins intensifs cardiologie avec une embolie et une pneumopathie.

Cette réalité nous conduit à modifier, au moins pour un temps, notre échelle de valeurs.

Soyez certains que si nous ne communiquons pas quotidiennement avec vous, nous sommes toujours actifs pour défendre au mieux vos intérêts. Nous échangeons notamment régulièrement avec les gérants des principales sociétés de gestion et nous restons bien évidemment à votre disposition pour toute question sur votre patrimoine, pour arbitrer certains de vos avoirs ou pour investir des liquidités.

Nous vous recommandons surtout de rester chez vous, de prendre soin de vos proches et des personnes en difficultés dans votre entourage, de faire preuve de solidarité dans cette période difficile.

Faisons tout ce qui est possible pour contredire Marx qui disait :

« L’histoire se répète toujours deux fois, la première comme une tragédie, la seconde comme une farce ».

Publié le 7 avril 2020